The Teachers' Lounge et The Face of the Jellyfish remportent les Arthouse Cinema Awards à la Berlinale 2023 • CICAE

Le samedi 25 février 2023, les jurys de la Confédération internationale des cinémas d'art et d'essai (CICAE) présents à la 73e Berlinale ont annoncé les films lauréats du Prix des cinémas Art et Essai : Das Lehrerzimmer / The Teachers' Lounge d'Ilker Çatak dans la section Panorama ; et El rostro de la medusa / The Face of the Jellyfish de Melisa Liebenthal dans la section Forum.

Le film The Teachers' Lounge (Das Lehrerzimmer) d'Ilker Çatak a reçu le Arthouse Cinema Award lors de la 73e édition du Panorama de la Berlinale.

Le jury, composé de Jörg Jacob, Provinz Programmkino, Kaiserslautern (DE), Bénédicte Latinaud, Centre culturel l'Hermine, Sarzeau (FR) et Brian Robinson, BFI Flare, Londres (UK) a déclaré ce qui suit :

"Leonie Benesch offre une brillante performance centrale dans le rôle d'une enseignante de lycée forcée de faire face aux conséquences involontaires de ses actes alors qu'elle tente de découvrir la vérité derrière une série de vols dans son école. Le réalisateur Ilker Çatak nous tient en haleine en racontant une histoire passionnante qui nous plonge au cœur de ce que signifient l'honnêteté et la cohésion de la communauté dans un monde fracturé par la méfiance et la distorsion de la vérité. Un film qui provoquera d'intenses discussions sur la moralité publique et privée, au-delà de la sphère éducative".

"Ce qui se passe dans la salle des professeurs reste dans la salle des professeurs", déclare Carla Nowak dans une interview accordée au journal de l'école. Même s'il s'agit là d'un vœu pieux pour l'enseignante à ce stade. Il s'agit de son premier poste et elle s'est engagée à enseigner les mathématiques et l'éducation physique à sa classe de cinquième. Tout se passe bien et elle parvient à motiver les adolescents. C'est alors qu'une série de vols se produit à l'école et l'un de ses élèves est rapidement soupçonné. Carla, indignée, décide de faire elle-même toute la lumière sur cette affaire, mais celle-ci n'est pas si simple à résoudre et a des répercussions. Rapidement décriée comme idéaliste par le reste du personnel, Carla se retrouve à devoir répondre à des parents en colère et à servir de médiatrice entre des élèves qui se disputent. Plus elle essaie de faire tout ce qu'il faut, plus elle - et les autres - sont poussés à leurs limites, et tout le système scolaire est déséquilibré. İlker Çatak ne manque rien dans son film brillamment observé. Dans ce drame sans complaisance, l'école est un microcosme dans lequel le monde extérieur n'existe plus et où rien ne reste privé. Das Lehrerzimmer est une étude des relations de pouvoir qui montre comment les individus s'épuisent entre des positions figées.

Réalisé par : İlker Çatak

Écrit par : Johannes Duncker, İlker Çatak

Directrice de la photographie : Judith Kaufmann

Montage : Gesa Jäger

Musique : Marvin Miller

Distribution : Leonie Benesch, Michael Klammer, Rafael Stachowiak, Eva Löbau

Production :

Ventes internationales:

Le film The Face of the Jellyfish de Melisa Liebenthal a reçu le prix du cinéma d'auteur lors de la 73e Berlinale.

Le jury, composé de Zsófia Buglya, Uránia Nemzeti Filmszínház, Budapest (HU), Bruno Miguel Castro, Alvalade CineClube, Lisbonne (PT) et Ibrahim Saad, Animation School - Jesuit Cairo, Le Caire (EGY) a déclaré ce qui suit :

"Par son utilisation de médias mixtes au service d'une empreinte digitale personnelle, en abordant l'identité comme un sujet à la fois imaginé et réel, et l'approche ludique de la réalisation, ce film s'attarde sur l'ironie de la vie à l'époque actuelle. Le film s'empare du contrôle tout en se penchant sur les doutes et les désirs personnels, acceptant que le changement fasse partie de la vie et du cinéma. Félicitations à Melisa Liebenthal et à l'équipe du film argentin EL ROSTRO DE LA MEDUSA".

Ce n'est pas un hasard si le deuxième film de l'argentine Melisa Liebenthal commence par une citation des "Elégies de Duino" de Rilke, qui se préoccupait de l'angoisse existentielle. Et, plus prosaïquement, Marina, la jeune protagoniste du film, est confrontée à une angoisse similaire. En fait, son problème, c'est son visage. Un matin, elle découvre que son visage a changé et qu'elle ne se reconnaît plus. Même sa mère, qui la croise dans la rue et lui dit bonjour comme à n'importe quelle inconnue (l'humour pince-sans-rire et surréaliste fait partie de la recette du film), ne se reconnaît plus. Marina est ainsi contrainte de se confronter à son identité : qui est-elle ? Est-elle déterminée par l'ADN de ses parents ou par sa carte d'identité ? Peut-elle être identifiée par un portrait de famille, par la biométrie ou par l'amour de ceux qui l'entourent, y compris son petit ami colombien ? Est-elle plus belle aujourd'hui ? (Le premier long métrage de Liebenthal s'intitule Las lindas, ou Les jolies).
Le film est économique en termes de budget et de forme, mais il utilise de manière ludique des images de synthèse simples et des animations en 2D pour renforcer la quête de Marina, qui s'arrête également à plusieurs reprises dans des zoos et des musées afin que Marina puisse se comparer à d'autres formes. Car, comme le dit Rilke : "De tous ses yeux, le monde des créatures contemple l'ouvert".

Réalisé par : Melisa Liebenthal

Écrit par : Agustín Godoy, Melisa Liebenthal

Directeur de la photographie : Inés Duacastella

Montage : Florencia Gómez García

Musique : Inés Copertino

Distribution : Rocío Stellato, Vladimir Durán, Camila Toker, Roberto Liebenthal, Irene Bosch, Federico Sack, Alicia Labraga

Production :

Le prix CICAE du cinéma d'auteur a été conçu pour permettre à un film d'être plus largement reconnu en tant qu'œuvre d'art et d'être un gage de qualité pour les cinéphiles et les amateurs de cinéma.